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Englishnization : le projet inédit et sans précédent imaginé par Hiroshi Mikitani, fondateur de Rakuten

19/01/2022

Véritable précurseur aux idées aussi audacieuses qu’innovantes, Hiroshi Mikitani, Fondateur et CEO du groupe Rakuten, Mickey de son surnom, est l’inventeur de la toute première place de marché B2B2C au monde. Dès sa création, Mickey envisageait son organisation comme une entité internationale. Pas facile pour autant de concrétiser cette vision lorsque l’on vit au Japon, pays monolingue et donc assez fermé à la pratique de la langue anglaise. Pourtant, il savait qu’il est indispensable de le parler pour 3 raisons : être compétitif dans une ère toujours plus mondialisée, développer ses perspectives d’internationalisation, et créer une culture d’équipe.
Il a donc réussi un véritable tour de force en 2010 lorsqu’il décida d’imposer l’anglais comme langue officielle à tous ses collaborateurs… Critiqué par ses pairs, les médias locaux et certains de ses employés, c'est un pari risqué. La réussite de Mickey est pourtant sans appel. Ce programme, appelé l’Englishnization, est même devenu un business case étudié aujourd’hui à Harvard !

L’Englishnization en quelques mots…

Voilà un nouveau mot ! Ce dernier se réfère spécifiquement au projet d’une envergure incomparable : imposer l’anglais comme langue officielle chez Rakuten pour faciliter la communication entre tous les collaborateurs.
L’idée d’unifier toutes les équipes sous une seule bannière linguistique découle de la volonté de créer une culture unificatrice. Mickey ne souhaitait en effet pas créer une barrière entre les employés japonais et les allochtones, alors qu’une grande partie est justement étrangère. Cela permet ainsi aux collaborateurs de se sentir inclus dans une seule et grande équipe.

D’origine japonaise, Rakuten a dû prendre cependant des mesures fortes pour inciter ses équipes, soit 7 000 personnes du siège, à Tokyo, à passer de leur langue natale à l’anglais, surtout lorsque l’on sait que 95% d’entre eux n’en connaissait pas un mot ! Mickey Mikitani décida donc d’offrir des cours gratuits au sein des locaux et sur le temps de travail des employés afin que chacun puisse se sentir à l’aise avec cette langue. Les managers, quant à eux, étaient invités à évaluer le niveau d’anglais de leurs équipes en leur faisant passer le TOIEC, Si l’examen n’était pas obtenu au bout de deux ans, l’employé se voyait rétrogradé. Une stratégie efficace pour motiver les équipes !

Aujourd’hui, l’Englishnization a permis d’exporter la culture de l’entreprise à ses différentes Business Units, et ce, partout dans le monde.

Et concrètement, ça change quoi ?

Chez Rakuten, l’Englishnization se retrouve dans tous les aspects du travail. Tout d’abord, les collaborateurs communiquent entre eux en anglais. : les réunions, emails et textes officiels, présentations... même la signalétique dans les couloirs, tout est intégralement rédigé en anglais.
L’anglais favorise également la mobilité des employés. Ces derniers ne sont plus limités par une zone géographique, des opportunités professionnelles partout dans le monde sont ainsi possibles. L’accent est mis sur les compétences des collaborateurs.
L’Englishnization encourage en effet une politique de recrutement multiculturelle. Cela apporte à l’écosystème Rakuten une grande richesse : des talents qui viennent tous d’horizons différents transmettent des savoirs et des connaissances, apportent des perspectives et des opportunités qui viennent enrichir les échanges, les stratégies, et la réalisation de projets…
Au total, chez Rakuten, c’est plus de 90 nationalités, et 30, rien qu’en France !

Mener par l’exemple

L’une des raisons du succès de ce passage du japonais à l’anglais au niveau global fut l’incarnation de ce changement par notre CEO.

En France, Fabien Versavau applique évidemment cette philosophie. Ainsi, lors de la réunion hebdomadaire du mercredi, l’Asakai, notre PDG prend la parole en anglais afin de présenter les dernières nouveautés, les chiffres de la semaine, les projets importants et quelques mots de motivation. De cette manière, les nombreux collaborateurs étrangers comprennent leur Président, et se sentent inclus et inspirés.

Un Business Case à Harvard

Avant de développer Rakuten, Mickey Mikitani fut étudiant à la Harvard Business School. C’est pourquoi lorsqu’il prit la décision de ce projet de l’Englishnization, Mickey s’est tout naturellement tourné vers Tsedal Neeley, professeur de Business Administration de son ancienne université. S’en est suivi une collaboration fructueuse qui a permis à Mickey de développer sa vision globale du groupe. De ce partenariat, Pr. Neeley en a tiré un best-seller multi-primé : The Language of Global Success. Finalement, la Harvard Business School a fait de ce cas spécial un Business Case populaire auprès des spécialistes et des étudiants afin d’étudier l’impact du changement de langue dans l’expansion d’un groupe à l’international.

Tokyoïte, Berlinois, Strasbourgeois..., ce multiculturalisme linguistique au sein de l’écosystème Rakuten ne ferme pas des portes, bien au contraire.  Il donne à entendre la diversité culturelle qui irrigue le groupe et lui permet de déployer ses activités à l’international.
Chez Rakuten France plus d’une vingtaine d’employés suit actuellement des cours d’anglais, une douzaine apprend le japonais et une dizaine le français ! D’ailleurs, plusieurs personnes ont réussi à obtenir leur nationalité française avec l’aide de leur professeur. Un véritable travail d’équipe interculturel !