Les sapins seront beaucoup plus verts cette année
Ce Noël sera particulier à plusieurs titres. D’abord parce qu’il a lieu dans un climat général marqué durement par l’inflation, sur fond de désordre mondial et de menaces de récession, et par des préoccupations croissantes pour notre pouvoir d’achat. En cette période de « fêtes », difficile de dire que les porte-monnaie des Français ont le sourire. Au contraire : tout devient plus cher, en particulier l’énergie, alors même que les premiers froids de l’hiver se font sentir.
Cette hausse des prix généralisée explique d’ailleurs en grande partie le phénomène d’anticipation des achats lors du dernier Black Friday. Le succès de cette édition (+6% des ventes en ligne par rapport à l’an dernier selon Foxintelligence) s’explique par le fait que les « pères » et « mères » Noël ont saisi une très belle occasion pour remplir leur hotte au meilleur prix. Sous les sapins, de nombreux cadeaux, et en particulier les jouets et les jeux pour les enfants – pas seulement le joli foulard pour la belle-mère ou la paire de gants bien chauds pour le grand-oncle – seront, et sans mauvaise conscience, car nécessité fait loi, des cadeaux discountés, achetés en ligne ou bien en magasin.
Non pas que les épines des conifères subissent une évolution de leur pigmentation due au réchauffement climatique… Non, plus verts, c’est-à-dire plus écologiques, car parmi les présents déposés à leurs pieds, un pourcentage jamais atteint sera constitué de cadeaux de seconde main. Nous le constatons sur notre plateforme de e-commerce : lors de ce Black Friday, les ventes de produits de seconde main ont représenté 56% des achats, une hausse de 20% en trois ans. Et depuis, les ventes des produits d’occasion et reconditionnés continuent d’augmenter, très nettement. C’est en ligne avec le baromètre de Noël que nous avons réalisé avec Ipsos : 1 Français sur 2 envisage d’offrir des cadeaux de seconde main. On atteint même 82% chez les 16-24 ans !
Tendance de fond. Ce choix de la seconde main se fait-il pour « baisser le prix » et pouvoir acheter le cadeau tant désiré, qui comblera de bonheur, mais qui, neuf, serait inabordable ? Oui, mais pas seulement. Ce choix de la seconde main, au moment de Noël, c’est aussi l’illustration très concrète d’une tendance de fond dans l’évolution des pratiques d’achat. Il y a une prise de conscience croissante des consommateurs pour les questions environnementales ; ce qui les amène – nous le voyons tout au long de l’année – à privilégier une consommation plus responsable, et à favoriser, de plus en plus, l’économie circulaire. Offrir à Noël un cadeau ayant déjà servi, ce qui était impensable il y a encore quelques années – c’était réservé à l’oncle « écolo » un peu spécial ou à la grand-mère trop près de ses sous – est devenu fréquent. Et j’ose espérer : de plus en plus fréquent, de plus en plus « tendance ».
Car c’est bien là que se trouve l’avenir de notre consommation, dans un juste équilibre entre les produits neufs, qui sont indispensables, notamment pour diffuser les évolutions technologiques, et les produits de seconde main, qui contribuent à faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre et à diminuer la pression qui pèse sur nos ressources naturelles.
Dans ce climat pour le moins morose, ces fêtes de fin d’année constituent donc aussi un motif d’espoir. Cette réinvention de la manière d’offrir, ces sapins plus verts, dans une France sous contrainte d’inflation et de décarbonation, tout cela, ce sont de très beaux cadeaux. Pour nos porte-monnaie bien sûr. Mais pour l’environnement surtout.